Étienne Daho : Son “crash salutaire” en pleine Dahomania

Étienne Daho fait l’objet d’un grand documentaire. Daho par Daho est écrit par Christophe Conte, déjà auteur d’une grande biographie du chanteur, et réalisé par Sylvain Bergère. L’artiste de 63 ans s’y raconte à travers ses douze albums et dévoile des images inédites de l’enregistrement de son plus récent, Blitz, et des répétitions de sa dernière tournée. Pour le supplément Télé de L’Obs, Daho revient sur son “crash” en pleine Dahomania…

Après Mythomane (1981), un premier album confidentiel, Étienne Daho se voit offrir la possibilité d’enregistrer une suite. La Notte, la notte, avec sa pochette culte signée Pierre et Gilles et son Week-end à Rome, paraît en 1984. L’année suivante, le EP Tombé pour la France propulse définitivement son auteur dans la stratosphère. “En une semaine, je suis devenu célèbre. (…) Je me suis retrouvé à signer des autographes. Ma vie a basculé. C’était une expérience démente.

Le boy Daho

Une machine énorme se met en marche. Une machine qu’il faut nourrir de chansons, de concerts et d’apparitions télé. Ce rythme dingue l’épuise, d’autant qu’il s’accompagne de toutes sortes d’excès. “J’étais très fatigué, se souvient Daho. Je travaillais tout le temps, je vendais énormément de disques, je faisais des excès… Un jour, j’ai failli sauter par la fenêtre de l’hôtel Chateau Marmont à Los Angeles. Je vivais très mal cette surmédiatisation. J’ai alors pris conscience que j’étais en train de perdre de vue ce pour quoi j’avais fait ce métier. Je ne voulais pas être un ‘poster boy’. J’avais l’ambition d’écrire de meilleures chansons. Ce ‘crash’ a été salutaire. Mes disques ultérieurs sont bien plus inspirés, plus intenses, plus vrai. Après être parti à Londres pendant quelques années, j’ai publié Eden. Un album qui, avec Blitz, reste, pour moi, le meilleur, celui dans lequel je me retrouve le plus.

Juste avant la sortie d’Eden en 1996, Étienne Daho est victime d’une rumeur. On le dit malade du sida. Il s’en échappe à Londres où il devient premier des charts avec l’EP Reserection en collaboration avec Saint Étienne. On le croit mort à Paris, alors qu’il chante dans Top of the Pops sur la BBC. “Je suis passé entre les mailles du filet, mais de nombreuses personnes autour de moi n’avaient pas eu cette chance. Par respect pour elles, je ne me voyais pas prendre un clairon pour annoncer que j’étais séronégatif. Jamais je n’aurais fait une chose pareille“, confiait-il dans le magazine Numéro en février 2018.

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