Biberons stérilisés à l'oxyde d'éthylène : la mise au point des autorités sanitaires

En novembre 2011, un article du Nouvel Observateur révélait que les biberons et les tétines utilisés dans les maternités des hôpitaux français étaient stérilisés au moyen d’un produit classé comme cancérogène: l’oxyde d’éthylène. Au lendemain de la parution de cet article, le Ministre de la santé avait demandé à la Direction Générale de la Santé de diligenter une enquête et à l’Afssaps de conduire études complémentaires. Le 13 avril 2012, les autorités sanitaires publient leurs conclusions et mesures à prendre: il est demandé aux établissements de santé de ne pas utiliser de biberons stérilisés à l’oxyde d’éthylène pour les nourrissons nés à terme, sans pathologie et de les réserver aux nouveau-nés prématurés ou souffrant de pathologies graves dans l’attente de nouvelles techniques permettant d’obtenir des biberons “microbiologiquement propres“.

La Direction Générale de la santé réduit le recours à la stérilisation des biberons par l'oxyde d'éthylène.

Fin novembre 2011, la Direction générale de la santé (DGS) a saisi le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP), l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), sur ce dossier. A la lumière de leurs rapports, la DGS a tiré les conclusions suivantes :Quels biberons pour quels nourrissons ?Pour les nourrissons sans pathologie, né à terme, il n’y a aucun bénéfice des biberons, tétines et nourettes à usage unique ou non, stérilisés à l’oxyde d’éthylène. La DGS a demandé aux responsables d’établissements hospitaliers de ne plus les utiliser.Mais pour les prématurés ou des nourrissons souffrant de pathologies graves, les biberons ainsi que les dispositifs utilisés pour l’administration de certains médicaments et le stockage de lait maternel doivent continuer à bénéficier d’une stérilisation à l’oxyde d’éthylène. La DGS précise que,  “selon les contacts établis avec les différents industriels, il apparaît que les processus autres que la stérilisation à l’oxyde d’éthylène ne peuvent, à ce jour, permettre d’atteindre les critères microbiologiques définis par le Haut Conseil de la Santé Publique“.Ces instructions seront transmises en ce sens aux agences régionales de santé (ARS), afin que ces dispositions soient respectées pour l’achat et l’utilisation des biberons et tétines en établissements de santé. Quelle est l’exposition des nourrissons à l’oxyde d’éthylène ?Selon les analyses réalisées sur les 85 ensembles « biberons et tétines » prélevés chez le fabricant et dans les établissements de santé, les résidus d’oxyde d’éthylène sont “indétectables dans tous les objets prélevés en établissements de soins à l’exception d’une tétine pour laquelle l’OE est à la limite de quantification“. Les quantités résiduelles d’oxyde d’éthylène diminuent à mesure que l’on s’éloigne de la date de stérilisation.Les biberons vendus dans le commerce (grandes surfaces, pharmacies) ne sont pas stérilisés à l’OE. La stérilisation n’est pas nécessaire et l’asepsie est obtenue par d’autres techniques.La Direction générale de la santé demande à l’Afssaps :

  • d’établir avec les industriels les conditions de désorption et d’analyse des quantités résiduelles d’OE, garantissant une valeur limite en quantité résiduelle d’OE, avant libération des lots et livraison aux établissements de santé,
  • de réaliser des campagnes de contrôle au niveau des fabricants et des établissements de santé, afin de vérifier la mise en œuvre effective de ces mesures.

Enfin, selon le communique de la DGS, “l’Inspection générale des affaires sociales remettra très prochainement aux ministres les conclusions de son travail sur l’analyse et le respect de la réglementation existante, ainsi que sur l’état des lieux des approvisionnements des établissements de santé à la mi-novembre 2011“.David Bême Source : Communiqué de la DGS – 13 avrilClick Here: Cheap Chiefs Rugby Jersey 2019