South African Airways, la compagnie aérienne qui bat de l’aile

Après 7 années successives de pertes, peut-on encore sauver South African Airways (SAA), la compagnie nationale aérienne d’Afrique du Sud ? En Fait, la compagnie est entrée en crise dès 2004. En 20 ans, explique Terry Markman de la Libre Afrique, “la SAA a absorbé 42,6 milliards de rands” (2,6 milliards d’euros) en recapitalisations à répétition. “Chaque année, c’est plus de 5 milliards de rands (250 millions d’euros) de l’argent des contribuables qui partent en fumée”, poursuit l’auteur.Or, le retour prévu à la rentabilité “à partir de 2019-2020” n’est plus d’actualité. Fin 2018, le gouvernement sud-africain a une nouvelle fois mis la main à la poche et a apporté un nouveau crédit de 5 milliards de rands. Tous les investisseurs potentiels ont finalement passé leur tour.Mais cette fois, Tito Mboweni, le nouveau ministre des Finances depuis octobre 2018, se distingue de ses prédécesseurs. Fini le soutien sans condition à la compagnie. A ses yeux, South African Airways doit être liquidée. “Car il y a peu de chance de trouver un investisseur du secteur privé qui rejoigne ce partenaire”. Une déclaration peu engageante pour le ministre, puisque la compagnie nationale n’est plus sous sa tutelle. Elle a été transférée récemment au ministre des Entreprises publiques Pravin Gordhan.Ce dernier a d’ailleurs commencé le sale boulot pour remettre la SAA sur de bons rails. Et pour réduire les pertes, la recette appliquée est bien connue : supprimer des emplois. La compagnie compte actuellement 10 000 salariés pour une flotte de 53 avions desservant une quarantaine de destinations. En comparaison, la compagnie helvétique Swiss, avec 8800 salariés, fait voler 90 appareils vers plus de 100 destinations. 

A bord d’un Boeing 737 de la compagnie South African Airways. (CHRISTOPHE LEHENAFF / PHOTONONSTOP)

So we ask, do we still need a national airline? — eNCA (@eNCA) 25 octobre 2018

(“Avons-nous encore besoin d’une compagnie aérienne nationale ?”)
Dernier épisode en date pour tenter de sauver le mourant, le découpage de la compagnie en trois entités, a annoncé son PDG Vuyani Janara, le 20 février 2019. “Nous voulons bâtir une nouvelle compagnie, taillée pour le futur et placer les bonnes personnes aux bonnes places.” Et désormais, l’objectif pour dégager des profits est repoussé à 2021. Ainsi, il y aura désormais trois compagnies : nationale, interafricaine et internationale, qui seront totalement indépendantes dans leur management et leurs prises de décision.Le retour aux bénéfices passe également par l’abandon des lignes peu rentables et le transfert d’appareils vers sa compagnie low-cost, Mango, qui fait preuve de meilleures performances financières.Click Here: Cardiff Blues Store